Les 19 et 20 mai, le club s’est déplacé à la nationale Sud-Est organisée dans la montagne du Lubéron, près de Forcalquier. Le terrain était particulièrement difficile à appréhender mais les performances furent tout de même au rendez-vous avec une belle deuxième place de Pascale sur la moyenne distance du samedi, et elle double la mise en arrivant cinquième le lendemain sur la longue distance. Bravo à elle !
Pour d’autres, ce fut un peu plus difficile …. Vianney nous partage ses impressions à chaud :
Samedi 19 mai – La Bastide-des-Jourdans (sur les contreforts sud du Lubéron), MOYENNE DISTANCE – 4,3 km – dénivelé inconnu
Qu’il est rude ton pays Giono ! On le croyait bienveillant avec ses riants vignobles, ses opulentes huertas, ses bastides mordorées, ses villages haut perchés, son albe montagne enveloppée d’une douce lumière.
Pourtant, ces terres ne sont pas bienveillantes pour l’orienteur. J’en ai fait les frais. 2h39 sous une chaleur accablante. Aucun chemin pour se recaler. Des ravines à n’en plus finir qui sont autant de pièges. Combien de fois me suis-je retrouvé affalé après avoir dérapé sur des pentes incertaines ! Sur fond de vert et d’ocre, on recherche désespérément un morceau de tissu blanc et orange qui ne vient pas, qui n’en finit plus de nous narguer. Quand enfin on aperçoit la balise au fond d’une ravine, on se précipite et nos pieds s’accrochent dans une garrigue perfide au possible. Le comble, c’est le PM que l’on doit concéder à quelques encablures de l’arrivée parce que le corps ne suit plus – à moins que ce ne soit le moral. Accablé par tant rudesse, on poinçonne à la balise Arrivée avec l’énergie du désespoir.
Non, cette mise en jambe du samedi ne fut pas une partie de plaisir pour moi. Après coup, on plaisante et on prend conscience de la chance qui nous est offerte de s’ébattre sportivement dans ces paysages rares, donc précieux. On se rassérène comme on peut en analysant la course balise par balise. On compare son parcours avec celui des autres.
Le soir, les pâtes bolo nous revigorent. C’est l’anniversaire du président du club : bon anniversaire Richard ! Une part de gâteau et au lit ! Je soigne mes ampoules aux pieds. Extinction des feux.
Le Lubéron cache décidément bien son jeu. S’il est aujourd’hui un refuge pour nantis en mal de nature intacte, il ne s’offre pas si facilement à qui veut en faire réellement l’expérience. Camus y a laissé la vie, j’y ai laissé mes pieds !
Dimanche 20 mai - Forcalquier (dans la montagne de Lure) – LONGUE DISTANCE – 9,5 km – 320m de dénivelé
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas ! Je l’avoue, c’est avec une certaine appréhension que j’aborde la course de ce matin au vu de mes piètres performances d’hier. Un violent orage et des pluies diluviennes sont annoncés. Aucun signe qui ne puisse me rassurer. 11h22, bip, bip, biiiiip : je prends le départ. La nuit a porté conseil : il faut absolument lire très attentivement la carte. La moindre inattention ne pardonne pas avec ce type de terrain où les chemins sont rares et les ravines pléthoriques. La première balise est assez loin : il me faut un peu plus de 11 min pour l’atteindre. La deuxième est difficile d’accès, il me faut naviguer de ravine en ravine, en courant en devers sur des pentes pierreuses qui se dérobent à chacun de mes pas. La troisième est au pied d’une falaise, dissimulée derrière un amas rocheux. Je rattrape un coéquipier de club. Nous terminerons la course ensemble. Nous avons beau essayé de prendre des itinéraires différents, à chaque fois nous nous retrouvons ensemble sur la balise. Le parcours se poursuit. A la balise 15, il me vient à l’esprit la prétention folle de terminer en moins de 2h ! Cela me paraît possible mais restons prudent : depuis hier, je sais que le Lubéron réserve bien des surprises, et pas forcément des meilleures ! Pourtant tout se passe au mieux jusqu’à l’arrivée : le temps reste clément, j’enchaîne les balises, les jambes sont lourdes mais tiennent le coup. Il ne reste plus qu’à dévaler vers la balise 99. Un dernier sprint pour l’honneur. L’ultime biiiip ! Je regarde ma montre : 2h04 de parcours. Je suis plutôt content, même si j’eus préféré ne pas dépasser la barre symbolique des 2h. Tant pis, je m’en sors plutôt bien vu mon état hier soir.
Mais pas question de traîner : plus de 9h de route nous attendent pour rejoindre Paris. On avale en vitesse une pâte de fruit. On descend d’une traite une bouteille d’eau. On se change en quatrième vitesse. On récupère au passage la récompense d’une coéquipière qui est déjà partie prendre son train. Et en route !
A cause des bouchons, nous sommes arrivés à Paris à 1h30 du matin. Ce fut un week-end exténuant mais oh combien excitant, tantôt décourageant à l’extrême, tantôt exaltant à l’envi. C’est décidé, je remets ça dans quinze jours à Nancy, sur le plateau de Malzéville pour la Nationale NE.