St Malo avait Surcouf, Duguay-Trouin et Jacques Cartier. Désormais, il faudra ajouter Pascale, Vianney et Marie (en toute modestie …). Tel(le)s des explorateurs/-trices nous avons en effet frôlé les falaises vertigineuses de St Malo, arpenté à toute allure les ruelles de la nuit noire cancalaise, traversé contre vents et marées la cité fortifiée d’Aleth. Une belle aventure en Côtes d’Armor, là où les eaux atlantiques rencontrent la terre bretonne.
Ça avait pourtant mal commencé en ce qui me concerne : un réveil difficile à cause d’une longue soirée passée à boucler des dossiers ; un train manqué à cause d’un e-billet qui n’en était pas un ; un voyage anxiogène à cause du retard que j’avais pris et de la crainte de rater le 1er départ.
Mais une fois débarqué sur le quai de la gare de St Malo, on oublie tout. L’air iodé du large et le cri aigu d’un goéland nous annoncent déjà la couleur. Les rayons d’un soleil inespéré nous promettent une course magnifique. Je retrouve Pascale et Marie et nous partons vers le 1er sprint.
Weesoo 2013 from Heloise Cavalier on Vimeo.
La course a lieu près d’une pointe rocheuse, à flanc de falaise. La première partie de la course a lieu dans un lotissement labyrinthique de résidences secondaires. Des allers-retours et des virages en tous sens entre les pâtés de maisons à vous donner le tournis ! Puis nous avançons vers les falaises elles-mêmes le long des chemins côtiers. Plusieurs balises sont dissimulées dans un ancien fort du Mur de l’Atlantique. Là, quelques pierres émergeant à peine du sol accrochent les chaussures et manquent de nous faire trébucher. Là-bas, une pente glissante et boueuse hasardeusement dévalée nous fait terminer dans des ronces ; on en ressort les jambes égratignées. Mais pas le temps de s’en rendre compte. On poinçonne vite et on se dirige vers le flanc de la falaise où se trouve l’ultime balise. Pascale et Marie s’élancent une heure après. Leur parcours est quasiment le même. La course terminée, nous ne savons pas très bien quels sont nos résultats. On se concentre déjà sur la 2nde étape.
Après un saut à l’hôtel et un repas frugal à la cafèt’ du coin, nous partons de nuit vers Cancale.
Ce 2nd sprint de nuit est la course la plus palpitante du circuit Weesoo. Surtout lorsque les rues sont très étroites, à peine éclairées donnant à cet ancien village de pêcheurs une ambiance inquiétante. Le sprint de nuit reste mon épreuve favorite car il y a toujours quelque chose de particulier à courir dans l’obscurité. Au moment où toute la ville s’endort et le silence s’installe, une bande de sportifs (un peu fous, il faut bien l’admettre …) se met à courir en long et en large, donnant le tournis à des passants ahuris à la sortie des bars du samedi soir. Quelques balises étaient particulièrement mesquines : celle cachée dans une sortie d’égout sous la jetée ; celle dissimulée dans une ruelle d’1 m 50 de hauteur, à peine visible et accessible ; ou encore celle placée en bout de course, là où les jambes commencent à se dérober, tout en haut d’un interminable escalier. Pour ma part, je fais mon meilleurs temps. Il me permet de gagner quelques places au classement.
Après avoir débriefé, nous nous couchons rapidement. Le sommeil est réparateur, même si j’ai failli éborgner Pascale pendant la nuit en faisant tomber du haut de mon lit superposé un lourd bouquin : par inadvertance ! bien entendu …
La 3ème épreuve est une course en ville assez classique. Départ dans une crêperie et arrivée sur une promenade de bord de plage. On traverse un jardin, un fort ruiné du XVIIe et un mémorial de 39-45. Pascale a accompli une belle performance sur cette étape, ce qui lui permet de terminer 3ème de sa catégorie au classement final. Bravo Pascale !
Le week-end se termine sur une cérémonie de récompenses (interminable comme toujours !) mais aussi un buffet gargantuesque, très convivial où chacun se promet de revenir l’année prochaine.
La Weesoo est une très belle organisation. Dommage qu’elle ne soit pas inscrite au calendrier des courses FFCO. Elle gagnerait à être connue !